Des victimes s'adressent à Gbagbo et Blé Goudé avant leur retour en Côte d'Ivoire : « Nous n'allons pas renoncer au sit-in »

  • publiè le : 2021-05-08 21:38:21
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Des victimes s'adressent à Gbagbo et Blé Goudé avant leur retour en Côte d'Ivoire : « Nous n'allons pas renoncer au sit-in »
Alors que l'on assiste à une sorte de frénésie pour préparer le retour de l'ex-président Laurent Gbagbo, des victimes de la crise postélectorale évoquent ici les souffrances qu'elles endurent depuis 10 ans. Comme pour rappeler aux uns et autres, qu'elles ne doivent pas être oubliées au profit des acteurs politiques par qui sont arrivés leur malheur...
Coulibaly Karim (estropié) : « RÉPARATION DES VICTIMES AVANT LE RETOUR DE GBAGBO ET BLE GOUDE»
On nous appelle victime parce qu'il y a eu quelque chose. Suite à la crise postélectorale, j'ai été mutilé. Pour moi donc, il faut régler la question de la réparation des victimes avant qu'on ne parle du retour des bourreaux qui ont fait mal à ces personnes. Tant que cette question fondamentale n'est pas résolue, nous autres restons opposés à un retour quelconque. C'est là le vrai problème lié au retour du président Laurent Gbagbo. Nous n'allons pas renoncer au sit-in prévu pour le lundi prochain. Avec le ministre de la Réconciliation nationale, nous avons plutôt parlé de la restauration de la dignité des victimes et de leur insertion sociale. Le retour de Gbagbo n'a rien à voir avec ça »
Togola Souleymane, commerçant à Adjamé : « NOUS LES VICTIMES, NOUS SOUFFRONS »
Je suis blessé depuis le 5 avril 2011. Depuis, les soins sont régulièrement suspendus. Franchement, nous les victimes nous souffrons. J'ai été touché au pied et malgré six opérations, j'ai toujours mal. Après une première intervention de l'ex-maire d'Adjamé, Youssouf Sylla, j'ai été pris en charge du temps de la ministre Anne Ouloto. Mais j'ai toujours mal. A cause de cela, je n'arrive plus à travailler comme il se doit, à cause de cela mon premier fils ne va plus à l'école. Je suis pour la réconciliation mais elle ne doit pas se faire en oubliant le cas des victimes que nous sommes »
Compaoré Soumaila : « QUE GBAGBO VIENNE RÉPARER CE QU'IL A GÂTÉ ! »
En 2010, j'ai reçu une balle à la cheville droite. Depuis, c'est difficile de joindre les deux bouts. C'est le jour où je devais entrer au bloc pour subir une opération, que ma femme m'a quitté. Je devais m'occuper de mes parents mais avec mon handicap, je ne peux plus rien faire. Ce sont les amis qui s'occupaient de moi mais, ils m'ont abandonné sous prétexte que l'Etat s'occupe de nous. Je n'ai plus rien comme aide. Je ne vais plus à l'hôpital parce que je n'ai pas les ressources financières pour y aller. Quand il fait frais, la douleur se déclenche. On a vraiment besoin d'aide. Je n'arrive même plus à payer mon loyer. Que Gbagbo rentre pour réparer ce qu'il a gâté ! »
Traoré Hamed (paraplégique) : « LES VICTIMES DOIVENT ÊTRE AU C%u0152UR DE LA RÉCONCILIATION »
J'ai été touché lors de la crise postélectorale. Depuis 10 ans, je souffre des séquelles de la guerre. Pendant des années, je suis resté cloué au lit. Aujourd'hui, grâce à la rééducation, je peux me déplacer en chaise roulante. Mais, je peine encore à reprendre pleinement le cours de ma vie, à cause de cette guerre. Je demande que l'on se penche plus sérieusement sur la question de la réparation que réclament les victimes. Pour nous les victimes, cette question doit être au coeur du processus de réconciliation. On doit d'abord se pencher sur notre cas, plutôt que sur la situation de ceux dont les agissements nous ont mis dans cette situation invivable »
source : afriksoir.net

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