Alors qu'ils réfléchissent aux moyens de mettre sur la touche Eddie Komboigo de la présidentielle sous les couleurs du CDP, les frères Compaoré, battent dans la discrétion le rappel des fonds qu'ils avaient mis entre les mains d'hommes d'affaires.

Selon nos sources, depuis deux mois et en prévision de la présidentielle de novembre 2020, François Compaoré quoique visé par une procédure d'extradition vers le Burkina Faso, active ses réseaux financiers en vue du financement de la campagne du CDP.

A cet effet, plusieurs hommes d'affaires burkinabè qui ont bénéficié à la fois de leurs faveurs et des placements de leurs fonds lorsqu'ils étaient aux affaires sont appelés à contribuer au retour du CDP au pouvoir d'État.

Ces fonds qui se chiffrent à plusieurs milliards, selon toujours nos sources, "avaient été sortis par le biais de multiples opérations bancaires sur différents comptes dans plusieurs pays".

Une pratique qui n'est ni plus ni moins que du blanchiment de capitaux à laquelle sont abonnés, malheureusement, bien de ceux qui gèrent les fonds publics de nos États.

Certains de ces "redevables" au nombre desquels des banquiers mais aussi des hommes d'affaires qui rayonnent aujourd'hui dans la sous-région dont nous taisons les noms pour l'heure, ont commencé à rembourser les sommes réclamées. Mais, d'autres ont dû mal à s'exécuter vu leur proximité aujourd'hui avec le pouvoir de Ouaga qu'on soupçonne aussi d'user de la même pratique avec de grands commerçants.

Comme on le voit, en projetant d'écarter Eddie Komboigo, l'unique financier du CDP post insurrection de la présidentielle, les frères Compaoré prévoient compenser ce vide en s'apprêtant à mettre enfin la main à la patte.

Mais au profit de qui, les Compaoré se donnent-ils toute cette peine? Qui sont les hommes d'affaires qui leur sont redevables? Nous y reviendrons.

Jean François FALL