Ministre N'Guessan Koffi : « La Formation Professionnelle est la voie de l'avenir... »

  • publiè le : 2022-09-26 18:02:02
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Ministre N'Guessan Koffi : « La Formation Professionnelle est la voie de l'avenir... »
Le Ministre de l'Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l'Apprentissage, N'Guessan Koffi, revient d'une mission dans le Nord du pays où son département a piloté la pose de la première pierre des Lycées professionnels de Gbéléban et de Kong. Le Scolaire a échangé avec le Ministre en vue de présenter ce vaste programme du gouvernement de construction de plusieurs établissements d'enseignement technique, de la formation professionnelle et de l'apprentissage.

Monsieur le ministre, quel est l'état des lieux de l'enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l'Apprentissage dans le Denguélé ?

Le dispositif de la formation professionnelle dans le Denguélé, permettez-moi de le rappeler, est constitué pour le moment, du Lycée Professionnel d'Odienné, du Centre de Formation Professionnelle (CFP) d'Odienné et de l'Atelier d'Application et de Production (AAP) d'Odienné. Le Lycée Professionnel a été réhabilité et vient d'être équipé en matériels de formation de bonne qualité grâce à une assistance remarquable du CEGEP, Trois Rivières du Canada. Ce lycée destiné à la formation dans le secteur de l'agro-alimentaire regroupe trois filières : Contrôle qualité, Transformation, Stockage et Stabilisation des produits. Le Lycée Professionnel délivre ses formations à deux niveaux : Le Brevet de Technicien (BT) et Le Brevet de Technicien Supérieur (BTS).

Sa capacité est de cinq cent (500) apprenants avec un internat de quatre cents (400) lits. Cette capacité devra évoluer à la hausse étant donné les besoins sans cesse croissants et les ambitions du Gouvernement pour la région. Quant au Centre de Formation Professionnelle, ses filières sont axées sur la maçonnerie, la plomberie sanitaire, l'électricité bâtiment et la menuiserie. Ce centre délivre des formations sanctionnées par le Certificat d'Aptitude Pédagogique (CAP). Le troisième établissement, l'Atelier d'Application et de Production (AAP), dispose de deux (2) filières : La menuiserie et La tapisserie. L'AAP assure des formations en rotation et donne la possibilité aux artisans et maîtres-artisans de se perfectionner davantage dans les filières susmentionnées.

Dans quel contexte s'inscrit ce programme de construction des établissements d'enseignement technique et de la formation professionnelle ?

Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, dans son discours du 14 décembre 2020 a déclaré et je cite : « Nous allons multiplier, sur l'étendue du territoire national, les Centres de formation professionnelle afin d'offrir une seconde chance à nos jeunes sortis trop tôt du système scolaire, mais désireux d'apprendre un métier ou de se diriger vers l'auto-emploi », fin de citation.

Ainsi, toutes les infrastructures en réhabilitation ou en construction visent à mettre à la disposition des jeunes des outils nécessaires pour leur formation aux métiers en vue d'une insertion durable en activités. C'est conformément donc à cette vision du Président de la République que Monsieur Patrick ACHI, Premier Ministre, Chef du gouvernement, entreprend ces poses de premières pierres en vue de la construction d'établissements de bonne qualité et des programmes adaptés à l'économie locale dont les futurs Lycées Professionnels de Gbéléban et de Kong.

Ces projets s'inscrivent dans le cadre du vaste programme du gouvernement de construction de sept (7) établissements de formation professionnelle à Abobo (La Cité de la Formation Professionnelle à Abobo, 8 filières, 2000 élèves), Korhogo (Le Centre multisectoriel de Korhogo : 7 filières, 1000 élèves), Diabo (Le Centre multisectoriel de Diabo : 7 filières, 1000 élèves), Yamoussoukro (Le Lycée Professionnelle de Yamoussoukro : 3 filières, 500 élèves), Kong (Le Lycée Professionnelle de Kong : 3 filières, 500 élèves), Gbéléban (Le Centre de Formation Professionnelle de Gbéléban : 4 filières, 300 élèves) et Dabakala avec (Le Centre de Formation Professionnelle de Dabakala : 4 fillières, 300 élèves).

Ces établissements offriront une diversité de formations qualifiantes notamment en Mécanique Générale ; Electricité et Electronique ; Maintenance Véhicule et Engins ; Chaudronnerie%u2013Soudure ; Imprimerie ; Froid-Climatisation ; Conducteur d'Engins de travaux Publics ; Fluide et transformation d'agro-alimentaire ; Agriculture et Elevage ; Mécanique Agricole. Le projet est financé à hauteur de près de 22 Milliards de Fcfa par l'Etat ivoirien et près de 124,6 Milliards de FCFA par l'EXIM BANK OF CHINA, soit un montant total de 146, 5 Milliards de F CFA.

Les travaux sont exécutés par l'entreprise chinoise AVIC International (Aviation Industry Corporation of China). Beaucoup de nos jeunes s'intéressent malheureusement très peu à l'enseignement technique et de la formation professionnelle. Moins de 7% des jeunes affectés dans ces établissements sur le plan national ? Notre pays, la Côte d'Ivoire compte vingt-neuf (29) millions d'habitants, selon les résultats du recensement général de la population de 2021 réalisé par l'Institut National de la Statistique.

Cette population est marquée par son extrême jeunesse, puisque 75% ont moins de 35 ans. Cette importante frange de la population, constitue un atout et une force de travail pour l'avenir de notre pays. Cependant, pour en tirer le meilleur profit, l'éducation et surtout la formation professionnelle, en vue de leur donner les compétences nécessaires à l'exercice d'un métier, sont les seules alternatives.

Former aux métiers actuels et futurs ; prendre des initiatives dans ce sens afin de disposer pour notre pays et notre région de jeunes spécialisés dans tous les domaines d'activités, est à mes yeux la clé de la résilience. C'est-à-dire la capacité pour notre société à surmonter les différentes crises. Selon les statistiques, les établissements de formation professionnelle dans la région, n'enregistrent malheureusement que moins de 15% de jeunes inscrits, originaires du District, constitué par la région du Kabadougou et la région du Folon. Le problème est donc de trouver des stratégies pour les attirer davantage dans notre ordre d'enseignement à l'effet de les former aux métiers.

Justement Monsieur le ministre, quelle stratégie employée pour attirer les jeunes du District du Denguélé vers l'enseignement technique et la formation professionnelle ?

Je voudrais déjà dire à nos parents et chers jeunes que la Formation Professionnelle est la voie de l'avenir. Elle est destinée à tous les jeunes parce qu'ils ont du talent à faire valoir et un métier qui leur procure autonomie et épanouissement social et économique. A cet égard, pour le Ministère de l'Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l'Apprentissage, il s'agit d'opérer une vraie rupture dans le système en recrutant désormais à partir du CM2, les jeunes au Prépa CAP en deux (2) années avec des possibilités d'alternance avec le secteur privé.

A l'issue de ces deux (2) premières années, le CAP se fera en deux (2) années en synergie avec les entreprises des secteurs choisis. Cette expérience qui a été testée au CFP d'Odienné sera généralisée au niveau de la région afin d'éviter les échecs scolaires, le recours à la rue comme refuge ou la migration vers d'autres régions.

Dans cette perspective, le Lycée Professionnel d'Odienné proposera des formations qualifiantes sur des métiers liés à la transformation des produits agricoles locaux (papaye, orange et mangue, etc.), à la valorisation des produits dérivés (amande de la mangue, pomme de cajou, etc.) et à la savonnerie. Cet établissement se propose de concentrer également ses efforts sur la recherche et la production du beurre de karité, produit très recherché à l'échelle internationale.

En collaboration avec les autres acteurs de la région, notamment le Conseil Régional, et le District Autonome, un programme de retenue et de maîtrise de l'eau est envisagé afin de développer progressivement une agriculture de contre-saison efficace, capable d'alimenter les différentes unités de transformation mises en place.

Le Premier ministre Patrick ACHI a procédé à la pose de la première du Lycée Professionnel de Gbéléban. Quelle est la spécificité de cet établissement qui vient s'ajouter au dispositif de l'enseignement technique et de la formation professionnelle dans la région ?

Je voudrais exprimer ma profonde gratitude à Monsieur Patrick Achi, Premier Ministre, Chef du gouvernement, pour toutes les leçons de la vie qu'il partage avec nous. Ses soutiens à l'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle, permettent progressivement à ce secteur de renaître et d'inspirer confiance auprès des jeunes, notamment des jeunes filles qui s'intéressent de plus en plus aux filières industrielles.

(...) La construction du Lycée Professionnel de Gbéléban s'inscrit dans une dynamique. Il s'agit pour notre pays d'avoir un dispositif adapté et étoffé en infrastructures destinées à contribuer à la formation de nos jeunes et à les insérer de façon durable en activité. Dans ce sens, le Lycée Professionnel de Gbéléban, d'une capacité de 300 élèves, sera dédié aux formations des métiers de l'agriculture et l'élevage moderne, le machinisme agricole, la mécanique et des activités connexes.

Notre vision consiste à élargir davantage le programme de formation en y ouvrant des filières liées à l'informatique et à l'énergie solaire. Par ailleurs, une synergie entre les différents établissements favorisera la formation à différents métiers au plan agricole dans le but d'une exploitation efficiente des terres et bas-fonds pour des productions variées.

Dans ce schéma, « L'Ecole de la Deuxième Chance » permettra aux nombreux jeunes de la région de revenir et de s'impliquer dans les activités initiées tant dans les domaines agricoles, de l'élevage de type moderne que dans la valorisation des produits du terroir avec la délivrance d'un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) en reconnaissance des compétences acquises par les apprenants.

L'élevage de bovins avec la production de lait, ainsi que les produits dérivés, est une réelle opportunité à saisir pour la transformation économique de la région. Aussi Gbéléban a une position privilégiée dans notre sous-région ouest-africaine. Cette ville ivoirienne frontalière avec la Guinée et aussi située à quelques kilomètres du Mali.

De ce fait, le Lycée Professionnel accueillera en plus des élèves de la Côte d'Ivoire et, dans la mesure du possible, ceux de la Guinée et du Mali pour des spécialisations plus pointues dans des domaines spécifiques. Cette mutualisation des outils de formation aura aussi le grand avantage de co-construire des élans de solidarité entre les jeunes et ce faisant entre nos peuples si proches, par notre histoire commune.

La ville de Kong accueillera également un Lycée Professionnel à caractère sous régional ?

Le Lycée professionnel de Kong accueillera à l'ouverture cinq cents (500) élèves mais cet effectif atteindra progressivement mille (1000) dans les filières Agro-alimentaire, Machinisme agricole, Froid et climatisation. De nouvelles filières complèteront cette liste en vue de tenir compte des spécificités de la région. Ce sont entre autres L'élevage moderne et la production de lait, Les énergies renouvelables, L'informatique et la digitalisation des services, Etc.

Ces formations initiales seront renforcées par des formations qualifiantes de courtes durées destinées au perfectionne- ment et à l'école de la deuxième chance. Il s'agit de faire du Lycée Professionnel de Kong, un instrument au service de notre sous-région. A ce titre, des accords sont prévus en vue d'accueillir à Kong des élèves et étudiants de notre sous-région ouest-africaine notamment ceux venant du Burkina Faso et du Niger. Le caractère régional de ce Lycée sera ainsi très affirmé.

Quelle sera la prochaine étape, Monsieur le ministre, de ce programme de construction de Lycées professionnels ?

Abobo, Yamoussoukro, Kong et Gbéléban sont déjà en chantier. Il nous reste donc trois projets de construction à lancer à Korhogo, Diabo et Dabakala. Dans les prochaines semaines nous serons dans la capitale du Poro pour la pose de la première pierre du Centre multisectoriel de Korhogo qui formera les apprenants dans 7 filières et aura une capacité de 1000 élèves.

Notre vision est de repenser et revaloriser l'enseignement technique, la formation professionnelle et l'apprentissage dans l'optique de soutenir l'émergence rapide de la Côte d'Ivoire. Cette vision repose essentiellement sur deux axes principaux : « L'école de la deuxième chance » et « L'Académie des Talents ». Bientôt, nous allons lancer la construction de douze (12) lycées professionnels et technique d'excellence adossés aux Districts nouvellement crées. Ces lycées auront à valoriser les potentialités locales et régionales.

Entretien réalisé en collaboration avec la Direction de la Communication du METFPA
auteur : Le Scolaire

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