Les solutions contre l'orpaillage illégal en Cote d'Ivoire

  • publiè le : 2021-07-08 00:18:23
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Les solutions contre l'orpaillage illégal en Cote d'Ivoire
Pour lutter contre l'orpaillage clandestin, le Conseilnational de sécurité (CNS) a autorisé lors de sa réunion du 1erjuillet 2021, la création d'un Groupement Spécial de Répression de l'orpaillageillégal, composé de 560 éléments dont 460 gendarmes et 100 agents des Eaux etForets, spécialement équipés pour intervenir sur l'ensemble du territoire, quiviendra intensifier la répression des infractions au code minier selon lecommuniqué lu par le Ministre Fidèle Sarassoro, secrétaire du CNS.

Cette décision peutse justifier par le fait que l'exploitation artisanale clandestine de l'or enCote d'Ivoire est un phénomène d'une actualité brûlante qui bien qu'illégale necesse de prendre de l'ampleur depuis environ vingt ans.

L'orpaillage clandestin est l'expression utilisée pourdésigner l'exploitation minière artisanale ou semi-industrielle illégale. Onparle aujourd'hui plutôt d'orpaillage illégal.

Selon la loi 2014-138 du 24 mars 2014 portant code minier envigueur en Cote d'Ivoire, toute activité d'exploitation minière est soumise àautorisation préalable. Les petites mines à savoir ; les exploitationsartisanales et semi-industrielles sont réservées aux personnes physiquesivoiriennes, sociétés coopératives ivoiriennes et aux PME ivoiriennes et sontautorisées par arrêté dument signé du Ministre chargé des Mines.

Selon l'article 183 de cette loi "est puni d'un emprisonnementde deux à cinq an et d'une amende de 50.000.000 à 100.000.000 de f CFA ou d'unede ces deux peines seulement, quiconque : se livre de façon illicite à destravaux de prospection, de recherche, d'exploitation ou de commercialisationdes pierres et métaux précieux.

En dépit du fort engouement qu'elle suscite, l'orpaillageillégal présente de nombreux effets néfastes tant sur le plan socialqu'environnemental. D'où la mise en place d'un code minier par l'Etat pourmieux maitriser ses effets en la soumettant à autorisation. Ces effets néfastesvont du pillage des ressources naturelles ivoiriennes, la perte des taxes dedéveloppement, la dégradation de l'environnement physique (destruction desforets, des sols, risque de pollution des ressources en eau par l'utilisationincontrôlée de produits chimiques...) à l'insécurité sur les sites et dans lesvillages impactés, la consommation de drogue sur les sites, la présenced'individus de moralité douteuse, la prolifération de la prostitution et desMST sur les sites, la perte de terres cultivables, l'insécurité alimentaire, lacherté de la vie dans les zones exploitées...

Pour mieux lutter contre ce phénomène, il est important desavoir qui sont les acteurs de l'exploitation clandestine de l'or. On a d'unepart les acteurs du milieu urbain et d'autre part, ceux du milieu rural.

Les acteurs du milieu urbain sont constitués des riches commerçantsburkinabés qui apparaissent comme les bailleurs de fonds de cette activité etles véritables propriétaires des sites d'orpaillage. On y compte également desmaliens, des ghanéens, des guinéens, des chinois et quelques ivoiriens.

En plus de riches commerçants burkinabé et autres, on a despersonnes des responsables de l'administration publique qui cautionnent cetteactivité en lui donnant une apparence de légalité.

Les acteurs du milieu rural eux interviennent directementsur le terrain dans l'activité même d'exploitation artisanale clandestine del'or. Ceux sont les chefs des chantiers, les propriétaires terriens et les orpailleursqui sont les plus nombreux dans la chaîne et composés de creuseurs, concasseurs,des puisatiers, des laveuses etc...

La décision du Gouvernement d'intensifier la répression par la création d'un Groupement spécial derépression de l'orpaillage illégal n'est opportune que si et seulement si lesactivités du Groupement sont suivies et s'il travaille en étroite collaborationavec le Ministère en charge des Mines. Pour les spécialistes de ce domaine,cette décision parait insuffisante car ils estiment que le Ministère des Mines doitmettre en place une véritable politique de la petite mine pour faciliterl'obtention des autorisations d'exploitation minière afin de permettre à lajeunesse ivoirienne et aux sociétés ivoiriennes de prendre véritablement lecontrôle de ce secteur pour freiner le pillage de nos ressources par despersonnes de tout acabit venues d'ailleurs.

L'exploitation de l'or est un secteur pourvoyeur d'emploi. Selon toute vraisemblance, une grande minepeut employer près de 1000 personnes en emplois directs sans compter lesemplois indirects crées. Une petite mine pourrait employer entre 50 et 100personnes.

Aussi, au regard du nombre de sites d'orpaillage illégal quiexiste, si cette activité était légale, elle aurait constituée un véritablegrenier d'emplois pour la jeunesse ivoirienne.

S'il est vrai que la Cote d'Ivoire n'est pas un pays minier,il n'en demeure pas moins qu'elle dispose d'énormes potentialités au vu descaractéristiques géologiques de son sous-sol. Cependant, elle est encore audébut de l'exploitation de ses ressources. Le secteur minier ivoirien connaitun essor remarquable ces dernières années. Même si en Afrique de l'ouest, elleest encore derrière le Ghana, le Mali et le Burkina en termes de productionminière, elle avance lentement mais surement.
source : ivoirtv.net

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