La réussite, l'argent et l'admiration des autres sont-ils les ingrédients du bonheur ? Pas forcément, comme l'explique l'autrice Emma Gannon, qui a écrit un livre sur le sujet.

Le succès est-il la clé du bonheur ? On pourrait penser en tout cas, que la réussite avec un grand R procure forcément satisfaction et sentiment d'aboutissement. Pourtant, les personnes ayant du succès ne sont pas forcément plus heureuses que la moyenne. Emma Gannon, autrice de livres de développement personnel ainsi que du podcast Ctrl Alt Delete a recueilli les témoignages de personnes dites "à succès" : lauréats des Oscars, champions olympiques, philosophes éminents ou encore activistes influents. Des personnes heureuses à priori. Eh bien pas forcément.

La culture de la réussite : une injonction capitaliste

Lors de ses interviews menées auprès de personnes "qui ont réussi", Emma Gannon a été étonnée du nombre de ceux qui lui ont assuré qu'aucune de ces réussites n'avait fait disparaître leurs problèmes intérieurs.

"La société s'attend à ce que nous soyons constamment performants, et je pense que beaucoup de gens sont épuisés, très franchement", conclu ainsi l'autrice, interrogée par Metro UK. "Ils veulent juste moins (...) ils veulent une semaine de quatre jours, ils veulent avoir des jours de congé pour aller au cinéma, ils veulent se promener avec leur chien, ils veulent retrouver un ami, ils veulent sortir au soleil."

Car quand on pense "réussite", on pense au sens traditionnel du terme, c'est-à-dire au sens que la société capitaliste nous a vendu, celle qui nous apportera gloire et argent. Mais le bonheur n'entre pas dans l'équation.

Le succès ne fait pas le bonheur

Le premier élément de réponse est que le succès est principalement extérieur. On ne réussit pas forcément pour soit, mais souvent pour les autres. Pour rendre fier nos parents, pour recevoir les félicitations du patron, pour obtenir une récompense, une promotion, pour se sentir admiré, voire jalousé. Mais est-ce réellement par cela que passe le bonheur ?

"Nous sommes littéralement entourés par une société qui essaie de nous tirer vers ce qu'elle attend de nous (...) et qui enseigne que le bonheur s'achète. On nous apprend dès le plus jeune âge à vouloir des choses, à acheter des choses" constate Emma Gannon. Et de concéder : "C'est dur de se libérer de ça." L'autrice recommande donc de prendre le temps de se poser la question de ce qu'on l'on souhaite vraiment. De parvenir à s'écouter notamment en faisant confiance aux signaux que peut nous envoyer notre corps. Un mal de dos chronique, une boule au ventre permanente sont des exemples d'alertes qui doivent être écoutées.

Et de conclure : "Le succès est maintenant dans le détail de la façon dont je passe mes journées. C'est s'engager à faire des choses qui m'aident et aident les autres. Ça se voit. C'est prendre soin de moi." Oser déconstruire le mythe de la réussite telle que l'on nous l'a vendue pour repartir de zéro et davantage s'écouter.