Soldats ivoiriens détenus au Mali : Abidjan dénonce ''une prise d'otage''

  • publiè le : 2022-09-15 01:30:45
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Soldats ivoiriens détenus au Mali : Abidjan dénonce ''une prise d'otage''
Soldatsivoiriens détenus au Mali : Abidjan dénonce ''une prise d'otage''
Au lendemain des déclarations du colonel Goïta appelantl'extradition de personnalités politiques maliennes résidant en Côte d'Ivoire,une source proche de la présidence ivoirienne a accusé dimanche la juntemalienne d'avoir pris en ''otage'' ses 46 soldats détenus depuis le 10juillet au Mali.
La Côte d'Ivoire considère que ses 46 soldats détenus auMali depuis deux mois sont des ''otages'', après des déclarations de lajunte au pouvoir à Bamako conditionnant leur libération à l'extradition depersonnalités politiques maliennes vivant à Abidjan.
''C'est une prise d'otage qui ne restera pas sansconséquence. Notre position est claire : ce marché est inacceptable'', aaffirmé, dimanche 11 septembre, une source proche de la présidence ivoirienne àl'AFP. ''Nous privilégions toujours la solution diplomatique. Il fautéviter la politique du pire'', a toutefois ajouté cette source qui espèreque la junte malienne ''reviendra sur sa position''.
Un sommet extraordinaire de la Communauté des Étatsd'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doit se tenir la semaine prochaine à New York enmarge de l'Assemblée générale des Nations unies, selon cette même source, etdevrait évoquer le sujet.
''Si d'ici là rien ne se règle par la voie diplomatique,la Cédéao sera bien obligée de prendre des sanctions'', a-t-elle prédit.
Accusations du colonel Goïta visant la Côte d'Ivoire
Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés auMali, qualifiés de ''mercenaires'', puis inculpés mi-août de''tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État'' etformellement écroués. Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pourl'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nationsunies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
Le week-end dernier, trois femmes soldats sur les 49 avaientété libérées, ''un geste humanitaire'' du Mali qualifié alors de''bon signe'' par Abidjan.
Mais vendredi, le chef de la junte au pouvoir à Bamako, lecolonel Assimi Goïta, a parlé de nécessaire ''contrepartie'',confirmant des informations selon lesquelles l'extradition de personnalitésmaliennes faisait partie de la discussion sur le sort des soldats ivoiriens.
Au ''moment où la Côte d'Ivoire demande la libération deses soldats, (elle) continue de servir d'asile politique pour certainespersonnalités maliennes faisant l'objet de mandats d'arrêt internationaux émispar la justice'', a dit le colonel Goïta. ''Ces mêmes personnalitésbénéficient de la protection de la Côte d'Ivoire pour déstabiliser leMali'', a-t-il insisté.
Il fait notamment allusion à Karim Keïta, le fils del'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta renversé par les colonels en 2020, etde Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Affaires étrangèressous Karim Keïta.
Plusieurs médiations en cours
Plusieurs médiations sont en cours pour obtenir lalibération des 46 soldats toujours prisonniers, dont celle du présidenttogolais Faure Gnassingbé et de leaders religieux maliens.
Dans ce dossier, l'ONU avait reconnu des''dysfonctionnements'' dans une note adressée au gouvernement malien etadmis que ''certaines mesures n'ont pas été suivies''.
La Côte d'Ivoire s'est de son côté engagée à ''respecterles procédures des Nations unies ainsi que les nouvelles règles et dispositionsmaliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires auMali''.
Les relations entre le Mali et son voisin ivoirien se sontdégradées depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête dece pays confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes et plongé dans uneprofonde crise sécuritaire et politique. Bamako accuse notamment Abidjand'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contreles militaires maliens. Les sanctions ont finalement été levées début juillet.
Avec AFP
source : France24    |    auteur : AFP

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