Mali : ce que pense Aliou Diallo des négociations de la CEDEAO

  • publiè le : 2020-08-11 10:55:07
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Mali : ce que pense Aliou Diallo des négociations de la CEDEAO
Premier homme politique à avoir fait des propositions concrètes pour une sortie de crise au Mali, Aliou Diallo a donné,pour la première fois, son avis sur les négociations menées par la CEDEAO à Bamako.
La Communauté Economique des Etats del'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a tenté coup sur coup deux médiations pour résoudre la crise socio-politique au Mali. La première a été menée le 18 juillet dernier par des ministres de la zone, sous la houlette de l'ancien Président nigérian Goodluck Jonathan. La seconde par cinq chefs d'Etat (le Nigérian Muhammadu Buhari, l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Sénégalais Macky Sall et le Nigérien Mahamadou Issoufou). Elles ont abouti à peu près aux mêmes conclusions. Sauf que les présidents ouest-africains ont ajouté une couche de contrainte et de sanctions à leurs propositions.
« La médiation a préféré que la future Cour Constitutionnelle planche sur la question »
Leurs solutions sont surtout identiquesà celles avancées, un mois plus tôt, par Aliou Diallo, à l'Assemblée nationale. Le député de Kayes avait suggéré, le 18 juin 2020, le maintien au pouvoir du président légalement élu Ibrahim Boubacar Keita et une reprise partielle des élections législatives (les trente circonscriptions où il y a eu contestation). Ceci dans un souci d'équité et pour éviter un vide constitutionnel, qui serait préjudiciable pour le Mali déjà instable. Le fondateur d'ADP-Maliba a également exigé la démission de la présidente de la Cour Constitutionnelle et la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Dans une récente intervention, Aliou Diallo émet toutefois quelques griefs au sujet de la mission de la CEDEAO, même si celle-ci a « saisi toute la complexité de la crise politique actuelle » au Mali. « Je note que, dans le cadre du contentieux électoral, la médiation a préféré que la future Cour Constitutionnelle planche sur la question plutôt que de recourir au mécanisme communautaire de la Cour de Justice de la CEDEAO. Ils ont préféré un levier interne. Je comprends leur souci de privilégier des solutions internes mais il faut rappeler qu'une des raisons de l'exacerbation de la crise réside dans la rupture de confiance entre les populations et, non seulement leurs institutions, mais aussi leurs dirigeants », analyse l'homme d'affaires.
La Cour Constitutionnelle doit être consensuelle
Les Maliens étant mis devant le fait accompli, Aliou Diallo plaide maintenant pour que « les neuf sages de la nouvelle Cour Constitutionnelle soient choisis dans le cadre d'un processus éminemment consensuel ». Il estime qu'« il en va de la crédibilité même de cette institution qui sera, tôt ou tard, sous les feux des projecteurs et, de fait, exposée à d'éventuelles contestations lors des scrutins à venir ».
En attendant que les membres de la Cour Constitutionnelle soient tous nommés (le Conseil Supérieur de la Magistrature a déjà désigné trois des neuf juges), Aliou Diallo « appelle l'ensemble des acteurs à continuer de privilégier le dialogue afin de sortir de cette crise sociopolitique ».

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