Une fusée chinoise va retomber sur Terre de manière « incontrôlée »

  • publiè le : 2021-05-07 12:53:57
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Une fusée chinoise va retomber sur Terre de manière « incontrôlée »
La fusée utilisée pour le lancement de la Station spatiale chinoise, actuellement en orbite, va faire une rentrée incontrôlée dans l'atmosphère dans les prochains jours, sans que l'on puisse prédire exactement où. Il y a un an, le même type de débris s'était écrasé non loin d'un village de Côte d'Ivoire.



Une énorme partie d'une fusée chinoise est sur le point de faire une rentrée incontrôlée dans l'atmosphère, se consumant seulement en partie. La question reste de savoir où et quand les débris toucheront notre planète ?

Jeudi dernier, la Chine a lancé avec succès le premier des trois éléments de sa station spatiale, la « CSS », aussi appelé le « palais céleste ». Trois taïkonautes devraient bientôt habiter dans ce gros cylindre de 22 tonnes, qui a été placé en orbite au-dessus de nos têtes, à l'instar de la Station spatiale internationale gérée par la Nasa et Roscosmos, rejointe récemment par Thomas Pesquet.

Mais à la différence du lanceur Crew Dragon ou même du Soyouz, qui réatterrissent quelques minutes après le lancement dans une zone prédéfinie, l'étage centrale de de la Longue Marche 5B a été placé temporairement en orbite basse après s'être détaché du module qu'elle transportait.

D'après le site spécialisé « SpaceNews », cet énorme objet de 21 tonnes s'apprête donc à faire une rentrée incontrôlée au cours des prochains jours. « Ce sera l'un des plus grands cas de rentrée incontrôlée d'un vaisseau spatial et il pourrait potentiellement atterrir sur une zone habitée », commente le site.

L'étage de la fusée doit se consumer en grande partie dans l'atmosphère lors de sa rentrée, mais ce ne sera pas le cas des composants les plus résistants, comme ses moteurs, qui s'écraseront sur Terre.
Trop d'incertitudes dans le calcul de sa trajectoire

Cela étant dit, les probabilités sont grandes que cette partie de fusée tombe dans un endroit inhabité, comme les océans, qui couvrent 70 % de notre planète bleue. Les chances qu'un individu soit frappé par des débris spatiaux sont extrêmement faibles, d'une sur plusieurs milliards.

Tracer à l'avance la trajectoire de cet étage de fusée est difficile, voire impossible, explique le site « Space.com » car trop d'incertitudes sont impliquées dans le calcul de l'effet de la traînée atmosphérique sur le module central. L'atmosphère terrestre peut se dilater ou se contracter avec l'activité solaire, ce qui rend difficile d'estimer exactement quand et où la fusée tombera.

Actuellement, l'engin de 30 mètres de haut voyage à une vitesse d'environ 27.600 km/h (soit plus de sept kilomètres par seconde) et à une altitude de plus de 300 km, ce qui lui permet de faire le tour de la Terre toutes les 90 minutes. L'armée américaine l'a nommé 2021-035B et sa trajectoire présente peut être consultée sur des sites web tels que orbit.ing-now.com. Il a perdu environ 80 km d'altitude depuis ce week-end.
L'étage central de la fusée chinoise, renommé 2021-035B, suit actuellement une trajectoire qui le fait majoritairement survoler les océans.

A cette vitesse, quelques minutes de différence dans son horaire de rentrée entraînent un lieu d'arrivée des milliers de kilomètres plus loin, rappelle SpaceNews. Par exemple, si une rentrée atmosphérique était prévue à 12h00 au-dessus de l'Atlantique mais que le manque de précision du freinage entraine un retard de quelques minutes, les débris pourrait se crasher en Afrique de l'Ouest.

Le site ajoute d'ailleurs que l'inclinaison orbitale de l'objet de 41,5 degrés signifie qu'il « passe un peu plus au nord que New York, Madrid et Pékin et aussi loin au sud que le sud du Chili et Wellington, en Nouvelle-Zélande, et pourrait faire sa rentrée à tout moment dans cette zone ».


Les morceaux qui survivront à cette rentrée atmosphérique provoqueront le crash de « l'équivalent d'un petit accident d'avion dispersé sur 100 miles (160 km, NDLR) », précise Jonathan McDowell, astrophysicien au Centre d'astrophysique de l'Université Harvard interrogé par le « Guardian ». Depuis 1990, aucun objet de plus de 10 tonnes n'a été délibérément laissé en orbite pour rentrer sans contrôle sur Terre.

« C'est vraiment négligent de la part de la Chine, estime-t-il. Les engins de plus de dix tonnes, nous ne les laissons pas tomber du ciel de manière incontrôlée délibérément ». En mai 2020, plusieurs grands morceaux de métal d'une autre fusée Longue Marche 5 s'étaient déjà écrasés en Côte-d'Ivoire, endommageant plusieurs bâtiments, sans faire de blessés.


auteur : Leïla Marchand

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