François Hollande. Dans les coulisses de la victoire

  • publiè le : 2012-10-02 09:00:31
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François Hollande. Dans les coulisses de la victoire

A 21 h 40, François Hollande invite Valérie à le rejoindre sur l’estrade dressée place de la Cathédrale, à Tulle. Ils esquissent un pas de danse sur l’air de « La vie en rose ». « Au revoir la Corrèze ! lance le tout nouveau président au millier de personnes réunies devant lui. La vie est belle ce soir...» Quelques instants plus tard, il remonte dans la Renault Scénic du conseil général, escortée de six motards. Il va rejoindre l’aéroport de Brive pour rallier Paris et la Bastille, où la fête a déjà commencé. Valérie, longue veste de toile beige, pantalon noir et chemisier clair, est assise à ses côtés. François Hollande porte une veste bleu profond. Le costume présidentiel, que d’aucuns jugeaient trop large pour ses épaules, lui sied parfaitement. Bien avant l’élection, il s’était transformé en président : voix, allure, tout y était. Sauf le titre. A Hombourg-Haut, en Moselle, trois jours plus tôt, on sentait ce changement. « J’ai l’impression de protéger le Messie. Tous les gens pleurent, je n’ai jamais vu ça », témoigne un officier de sécurité, qui a pourtant assuré la protection du Pape à Lourdes. François Hollande a promis qu’il ne changerait pas. Sur le marché de Tulle, samedi matin, un homme lui a confié : « J’ai le cœur qui bat, François ! On dit encore “François”, mais demain ce sera le président. On va avoir du mal. » Hollande assure : « Mais non, ce sera toujours “François” ! »

A 10 h 20, ce dimanche matin, François Hollande s’est rendu au bureau de vote numéro 9. Il a pris les deux bulletins de vote, s’est glissé dans l’isoloir. Il est tendu, visage fermé : « Ça va être une longue journée. Je ne sais pas si ce sera une belle journée... On verra ce soir comment ça se termine ou comment ça commence. Mais rien ne s’achève, tout se transforme. » Claude Manoux, le prof de maths qui l’avait accueilli il y a trente ans, lorsqu’il est arrivé à Ussel, est venu le saluer. François Hollande n’a que des amis ici. Sous la pluie battante, toujours accompagné de Valérie dans sa Scénic, le candidat entame ensuite une tournée des autres bureaux de vote. Il en enchaînera neuf. « Rien que dans l’attitude des gens, le regard, il sait si ça va être bon », assure Jacques Spindler, chargé de la communication au département. A l’école Joliot-Curie, un habitant lui tend un bouquet de muguet porte-bonheur, qu’il offre à Valérie. Pour elle, la tournée des bureaux se transforme en séance de dédicaces. Elle signe simplement « Valérie ». Les Tullistes n’hésitent pas à la héler ou à venir l’embrasser. Elle aussi entre progressivement dans sa tenue de première dame. A Laguenne, un village à quelques kilomètres, François et elle trinquent avec une quarantaine de militants au premier étage de la mairie. « C’est magnifique », s’exclame le candidat, jamais avare de compliments, devant la table dressée par les épouses des élus.

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